La Nouvelle-Orléans, la ville croissante, celle qui ne dort jamais.

Au coins des rues, sous la riche architecture qui mélange les styles avec désinvolte s'entrecroisent et s'entrechoquent cultures et dialectes. Au détour d'un bar s'ouvrant sur le lac Pontchartrain, on peut entendre quelques bribes de français, voire de créole, parfois perdus sous les vagues anglophones des jeunes gens bruyants qui fêtent jusqu'à l'aube tardive. La musique jazz résonne jusqu'aux confins du Mississippi, rivière qui scinde la ville en deux simplement pour mieux rapprocher les deux rives, alors que les trompettes du Dixie Land font danser les étoiles. L'eau renvoie l'écho des discussions des terrasses où il fait bon vivre, ou encore les cris de joie des fêtards costumés qui célèbre le fameux Mardi Gras, alors que toute la ville s'arrête pour contempler les déguisements recherchés et regardent les enfants émerveillés essayer d'attraper les cotillons qui semblent tomber des nuages. C'est aux touristes à s'extasier de ce curieux mélange où la modernité rencontre la nature sauvage et imperturbable, alors que la ville croit entre les champs de piments forts des premiers colons, de la dense forêt et marécages où se prélassent les arbres morts et sont alertes les crocodiles et autres créatures de la nuit. Une ambiance sombre et noire règne dans les profondeurs mystérieuses du bayou, contrastant avec celle effrénée de la ville qui ne cesse de croître.